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Le Sûtra de Vimalakîrti
(quatrième chapitre, "Les bodhisattvas", extrait)

Le Sûtra de Vimalakîrti est l'un des textes les plus radicaux du bouddhisme du Grand Véhicule. Le héros, un laïc vêtu de blanc qui répond au nom de Vimalakîrti, feint d'être malade pour proclamer l'enseignement de la vacuité. Dans ce passage extrait du chapitre "Les bodhisattvas", celui-ci explique aux filles de Mâra qui s'adonnent aux plaisirs des sens ce que signifie le plaisir pour un bodhisattva.

La traduction suit la version chinoise de Kumârajîva. Les références du canon : Taishô, volume 14, livre 475, p. 543 a-b.



Se réjouir d’avoir toujours foi dans le Bouddha,
Se réjouir de vouloir écouter la doctrine,
Se réjouir de rendre hommage à la communauté [1] ;
Se réjouir de se libérer des cinq désirs [2],
Se réjouir de voir les voleurs malintentionnés dans les cinq agrégats,
Se réjouir de voir les serpents venimeux dans les quatre éléments,
Se réjouir de voir le village vide dans les bases internes [3] ;
Se réjouir de suivre et de préserver la pensée de l’éveil,
Se réjouir de faire le bien des êtres,
Se réjouir de vénérer le maître,
Se réjouir de pratiquer l’immense générosité,
Se réjouir de respecter la ferme moralité,
Se réjouir de la patience et de la douceur,
Se réjouir de rassembler des racines de bien avec énergie,
Se réjouir de ne pas être agité pendant la méditation,
Se réjouir de la merveilleuse sagesse qui libère des souillures [4],
Se réjouir de déployer l’esprit d’éveil,
Se réjouir de soumettre tous les démons [5],
Se réjouir de trancher toutes les passions,
Se réjouir de purifier sa terre de bouddha [6],
Se réjouir de cultiver toutes les vertus afin de perfectionner les marques [7],
Se réjouir d’orner l’aire de l’éveil,
Se réjouir d’écouter les profondes doctrines sans aucune crainte,
Se réjouir dans l’enseignement de la triple libération sans inopportunément se réjouir [8],
Se réjouir d’aider ses compagnons,
Se réjouir parmi d’autres que ses compagnons sans éprouver le moindre déplaisir,
Se réjouir de soigner et de protéger les amis de mal,
Se réjouir de s’attacher aux pas des amis de bien,
Se réjouir de goûter à la pureté en l’esprit,
Se réjouir de s’exercer aux innombrables rubriques de l’éveil [9],
Telles sont les joies dharmiques des bodhisattvas.


Notes :

[1] Le sangha ou communauté bouddhique.

[2] Les désirs des cinq sens.

[3] Un homme s'étant rendu coupable de quelque faute, le roi lui remet une caisse contenant quatre serpents venimeux et lui ordonne d'élever ces serpents. Epouvanté, l'homme prend la fuite, mais le roi lance cinq tueurs à sa poursuite. Un sixième tueur, dissimulant ses intentions, lui conseille de se soumettre aux ordres du roi. Flairant un piège, l'homme continue sa course et arrive dans un village vide. Une brave personne le prévient de l'arrivée imminente de six grands voleurs et l'engage à quitter le village au plus tôt. L'homme reprend sa course et rencontre une pièce d'eau : la rive la plus proche était fort dangereuse, tandis que l'autre rive offrait toute sécurité. L'homme se construit un radeau y prend place et manœuvrant les mains et les pieds, parvient à traverser la pièce d'eau. Le roi, c'est Mâra ; la caisse, c'est le corps humain ; les quatre serpents venimeux sont les quatre grands éléments entrant dans la composition du corps. Les cinq tueurs sont les cinq agrégats pyschophysiques constituant la fausse personnalité ; le sixième tueur est la joie et le plaisir. Le village vide, ce sont les six bases internes de la connaissance, œil, etc. La brave personne qui conseille de fuir est le bon maître : il met l'homme en garde contre les six voleurs, c'est-à-dire les six bases externes de la connaissance, couleur, etc. La pièce d'eau, c'est la mer du désir alimentée par les fleuves de l'amour, du devenir, de la vue fausse et de l'ignorance. La rive proche, pleine de dangers, c'est le monde, l'ensemble des choses périssables ; l'autre rive, c'est le nirvâna. Le radeau que l'homme emprunte est le noble chemin à huit branches. La manœuvre des mains et des pieds, c'est l'énergie. Enfin, l'homme qui a traversé, c'est l'arhat. (Etienne Lamotte, L'enseignement de Vimalakîrti, Louvain-la-neuve, Institut Orientaliste, 1987, p. 137)

[4] On aura reconnu les six pâramitâ, les vertus dont sont équipés les bodhisattvas dans leur cheminement vers l'éveil.

[5] Les quatre sortes de démons : les démons des passions, les démons des cinq agrégats, le démon de la mort, le dieu Mâra.

[6] Dans leur cheminement, les bodhisattvas purifient leur futur domaine de prédication.

[7] Les marques corporelles majeures et mineures des Bouddhas.

[8] La triple libération, c'est-à-dire la libération de la vacuité, la libération du sans-forme, la libération du non-faire. L'inopportun désigne la réalisation du Petit Véhicule.

[9] On dénombre pourtant communément trente-sept rubriques auxiliaires de l'éveil.

Traduction Éric Rommeluère. Reproduction interdite.


À lire :

Soûtra de la liberté inconcevable : Les enseignements de Vimalakîrti, Paris, Fayard, 2000. La traduction de Patrick Carré pour s'immerger dans le texte.
L'enseignement de Vimalâkirti (Vimalakîrtinirdesa), Université Catholique de Louvain, Institut Orientaliste, Louvain-la-neuve, 1987. La traduction annotée d'Etienne Lamotte, plus difficile d'accès.
Sengchao, Introduction aux pratiques de la non-dualité : Commentaire du Soûtra de la Liberté inconcevable, Paris, Fayard, 2004. Un commentaire chinois traduit par Patrick Carré. Pour des lecteurs audacieux.


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