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Shukke kudoku

Les mérites de quitter la maison


Un enseignement du maître Jiun Sonja (1718-1804) :

Les mérites du moine sont innombrables et infinis. Comme ils sont expliqués en détail dans les Écritures (sûtra) et les Commentaires (shâstra), je ne peux maintenant les reprendre. Je n'indiquerai que leurs conséquences [1] facile à comprendre.

Le moine, d'une part, perpétue et fait prospérer la lignée du Bouddha. Il ressemble au prince né d'un roi qui tourne la roue (cakravartin) [2]. Bien qu'il soit un enfant, plus tard assurément, un tel homme détiendra les sept trésors et gouvernera les quatre continents. Il en va de même du moine-bodhisattva. Bien qu'il ne soit pas encore pourvu de toutes les bonnes vertus et que sa force soit limitée et faible, plus tard assurément il sera amplement doté d'une myriade de vertus, il sera appelé un maître pour les hommes et les dieux. D'autre part, il devient un champ de mérites pour les êtres. La raison en est que le moine est l'incarnation de la compassion. Ceux qui le voient, hommes et dieux, constituent les causes et les conditions des mérites. Ceux qui lui rendent hommage et le vénèrent obtiendront immanquablement la rétribution d'être honorés et ceux qui lui font des offrandes et qui lui font des louanges développeront assurément les mérites et la sagesse. Ceux que l'ombre de son kesa (kasâya) touche, même les oiseaux, les bêtes et les petites bêtes qui volent et qui grouillent, tous constituent les causes et conditions lointaines de la réalisation de l'éveil. Lorsqu'il médite en marchant sous la lune, son esprit se vide sûrement des myriades d'objets perçus. Lorsqu'il médite assis sous un arbre, tous les enseignements d'éveil se révèlent en son propre esprit. Au large, il s'égaie par-delà les trois mondes sans plus ressentir que son corps se trouve sur terre. Il se lève tranquillement de son siège dans une seule chambre. Il ne sait pas lui-même qu'il est un moine ni même un être humain. En quoi serait-il concerné par le gain ou la perte, le vrai ou le faux ? Le prince ne peut plus le traiter comme son sujet, le père ne peut plus le traiter comme son fils [3]. Il n'a plus le souci d'une femme et d'enfants. Il ne lutte plus pour la renommée et le profit. Devenu le maître des trois mondes, il permet au coupeur de bois de chauffage de ramasser son bois sans être concerné par ses propres affaires. Il permet à la fileuse de filer son fil, sans non plus ni gagner ni perdre. Il permet au soleil et à la lune de briller par dessus la terre. Il permet aux hommes de se trouver établis dans les positions de supérieur et d'inférieur, de noble et de vulgaire. Il permet aux poissons de s'ébattre dans l'eau. Il permet aux bêtes de courir dans la montagne. Il y a là un grande fortune qui ne relève pas d'un rang à la cour. Il y a une grande félicité sans aucun rapport avec les cinq agrégats, la forme et l'esprit. Il ressemble au souverain devenu le directeur des quatre classes de personnes qui permet à chacun d'accomplir sa tâche tandis qu'il croise correctement les mains sur la poitrine sans rien faire. Tous les êtres sont ses enfants [4]. Il n'y a que de la compassion sans notion d'inimitié ou d'affection, de proche ou de lointain. Se raser les cheveux signifie abandonner tous les ornements, teindre ses vêtements, transcender les conditions d'inférieur et de supérieur, tenir son bol, devenir un champ de mérites pour tous les êtres.

J'ai abrégé et noté les points essentiels ci-dessus. Pour le reste, vous devrez consulter les Écritures et les Commentaires ou bien interroger vos aînés.

Le huit du douzième mois de la première année de la nouvelle ère Meiwa [5].

Sôryû Onkô [6]


Notes :

1. kyôgai, la situation qui résulte d’un acte.
2. Dans la cosmologie bouddhiste, le cakravartin, "le roi qui tourne la roue", gouverne le monde. Il est doté de sept trésors, la roue d’or, les éléphants, les chevaux, la perle, les femmes, les généraux et les ministres.
3. D’après Mencius : "Hien K’iou Moung interrogeant Meng tseu dit : "On dit communément qu’un lettré d’une vertu éminente ne peut être traité comme un sujet par son prince, ni comme un fils par son père." (Traduction Séraphin Couvreur, Les Quatre Livres, réimpression, p. 516)
4. Une citation abrégée du Sûtra du Lotus : "Maintenant, ces trois mondes / sont tous ma possession, / les êtres qui y sont / sont tous mes enfants."
5. 1764.
6. Jiun qui vivait alors dans l’ermitage de Sôryûan.


Source : Jiun sonja hôgo shû, "Recueil des sermons du vénérable Jiun", Sammitsudô, Kyôto, p. 342.

Traduit du japonais par Éric Rommeluère. Reproduction interdite.

[Télécharger et imprimer le texte complet avec la version japonaise annotée au format pdf]


Sur le site, d'autres textes de Jiun Sonja :

Les grandes lignes de la contemplation du compte des respirations
Explication sur les bénéfices à recevoir les trois refuges
Le rituel du triple refuge
Jiun sonja (une biographie)


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